LE VEUVAGE DE MADAME LUCIE KABORE-TRAORE

LE VEUVAGE DE MADAME LUCIE KABORE-TRAORE

Madame Veuve Lucie KABORE née TRAORE perd le Jeudi 16 Mars 1972, son mari, Monsieur Dominique KABORE, ancien Ministre et Secrétaire Général à la Présidence.

De 1972 à 1974, malgré sa condition aisée qu’a contribué à lui donner son défunt mari, le poids de la tradition et les mentalités arrêtées, même au niveau de certains intellectuels, ont fait germer en elle, l’idée de créer une association pour la défense des intérêts de la veuve et de l’orphelin. Madame Veuve Lucie KABORE, en raison de son propre veuvage est amenée à découvrir le sort de toutes les veuves voltaïques. Leur situation présente de sérieux problèmes de violence des droits et de marginalisation. La veuve est considérée comme un objet d’héritage. A ce titre, elle est « attribuée » au frère ou à un des parents du défunt.

Madame Veuve Lucie KABORE a elle-même été victime de violence de ses droits, en ce sens, qu’à la mort de son mari, il lui avait été demandé de se faire établir un procès-verbal de conseil de famille. Ce qui fut fait le 23 Mars 1972. Ce n’est que vingt (20) ans plus tard, que Madame KABORE a su que l’établissement de ce procès-verbal de conseil de famille violait la loi. En effet, au regard du Code des Personnes et de la Famille, « l’établissement d’un procès-verbal de conseil de famille nécessite que les deux (2) parents soient décédés ».
Ce qui n’était pas le cas dans la présente procédure ; Madame Lucie KABORE, épouse légitime de feu Dominique KABORE est en vie. En outre, en vertu de l’article 519, « si l’un des père et mère décède, l’autorité parentale est dévolue de plein droit à l’autre parent survivant ». C’est donc à tord que ledit papier avait été établi et en violation des articles 566 et suivants du Code des Personnes et de la Famille.

La concrétisation de l’idée de Madame Veuve Lucie KABORE, fait référence au récépissé n° 3/IS/DGI/DAP du 20 Janvier 1977, donnant ainsi naissance à l’Association des Veuves et Orphelins de Haute Volta (AVOHV).

Le numéro 3 que porte le récépissé de l’AVOHV, témoigne de la toute première association en Haute-Volta, ensuite au Burkina Faso, à lutter pour la cause de la veuve et de l’orphelin.

Il faut noter que l’AVOHV est devenue l’Association des Veuves et Orphelins du Burkina (AVOB).